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Charles Lindbergh

Féérie en trois actes et dix-huit tableaux
Crée au Théâtre du Châtelet le 29 novembre 1928 (88 représentations du 28 novembre 1928 au 31 janvier 1929)



Argument

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Ligués contre Lindbergh et son héroïque entreprise, l’Océan et ses alliés, le Vent, la Pluie, la Nuit, le Froid, le Tonnerre, la Peur, la Fatigue, le Sommeil, la Fatalisme et la Brume. Puis, quand le héros sera sorti triomphant de ces épreuves, ce seront les Sept Péchés capitaux qui se ligueront a leur tour pour tâcher qu’il soit indigne de son triomphe. Mais quelqu’un protège Lindbergh et lui assurera, contre les uns et les feutres, la victoire définitive. Et le jeune héros sera admis à l’immortalité par le Grand Conseil des Voyages, qui comprend Christophe Colomb et Améric Vespuce, Icare, Montgolfier et Philéas Fogg.


Distribution

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Actrice-Acteur Personnage
Anita Boido Suzanne, la luxure
Anita de Caro la 2ème élégante
Armand Chantraine Charles Lindbergh
Brown le 1er élégant, Lord Crewe
Campion Myron Herrick
César Aristide Briand, Pégase, le maire de New-York
D’Hirlaux 2ème constructeur, 3ème homme
Darbel De Guerigny, Blériot, le vent, Améric Vespuce
Darsac le tonerre, Montgolfier
De L’Hoste le sommeil,l’orgueil, Becq de Fouquière, Icare
Deschamps Raymond Poincaré
Flamment le Maréchal Foch
Gallois la faim
Gerald une journaliste, la fatigue, l’avarice
Germaine Kerjean la peur, la colère
Hamilthon Chatillon
Hayward Florence Madison
Henri Edouard Herriot
Husson le commissaire, Gaiffier d’Estray
Irène Miller Mrs Madison, la 1ère élégante
Leeming 1er constructeur
Lemay 1ère femme
Leroux Gaston Doumergue
Louis Gauthier le comte de Keraven, l’océan, Christophe Collomb
Lureau la pluie, l’envie
M. Campion le policeman
Madeleine Vasty la brume
Marthe Gravil la duchesse, la nuit, la paresse
Martin un journaliste
Michel un domestique
Mistingett Missmarguett
Orly la soif
Pagès sa jeunesse
Paul Villé Jean Montesson
Pierre Pradier Fernand
Riri Boucher la gourmandise
Roger Noël 2ème homme, un domestique
Roger Tréville François
Saîto l’ambassadeur du Japon
Thelma Lemoal 2ème boy
Tristan Gabrielle de Pailleray
Vigneau le froid, l’huissier
Willenchick le 2ème élégant, Leygues
Zehr Paul Painlevé, le 1er homme
Treville Philéas Fogg


Critique

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Un admirable spectacle, sur une belle idée. Le succès sera grand. Sacha Guitry a réalisé le tour de force d'écrire une pièce qui participe à la fois de la féerie (le Châtelet de jadis) et du drame d'aventures (le Châtelet d'hier) et qui toute de même reste actuel. Est-ce une pièce? Il semble bien que M. Sacha Guitry ait eu l'intention d'en écrire une, au premier acte, en greffant sur l'histoire de Lindbergh, que l'on connaît, une anecdote sentimentale, en marge. Pendant que Lindbergh s'apprête à traverser l'Océan, un vieux gentilhomme français, xénophobe, refuse de donner son consentement au mariage de son fils avec une jeune Américaine. Mais, devant le triomphe de Lindbergh, le père s'avoue vaincu.

Ensuite nous n'entendrons plus parler de ces héros qui nous intéressaient d'ailleurs beaucoup moins que le héros. Lindbergh réussira son formidable exploit, malgré la conjuration des éléments déchaînés, la brume, le vent, la Pluie, groupés autour du dieu Océan.Et il réussira à rester, dans le succès, le chevalier sans peur et sa s reproche, malgré l'assaut perfide que vont lui livrer les sept péchés capitaux : orgueil, envie, colère, luxure, etc. Aussi entrera-t-il Rivant dans l'immortalité où il retrouvera tous les grands découvreurs des mondes, assemblés autour de Christophe Colomb. Le spectacle, en lui-même, est considérable. Et dans le Châtelet rajeuni, repeint, tout battant, neuf, les clous de la mise en scène y feront courir petites et grandes personnes. Il y a le départ de Lindbergh, sa traversée au-dessus de l'Océan — tableau magnifique qui dépasse tout ce qu'on a vil au cinéma — puis son arrivée au Bourget.

Il y a la réception à l’Élysée où l'on voit défiler le président de la République, les ministres, et la soirée donnée en l'honneur de Lindbergh à laquelle prêtent leur concours Mistinguette et Grock (ce sont d'habiles imitateurs), il y a le retour de Lindbergh à New-York, un précis Broadway, illuminé et joyeux. Il y a des ballets admirables, une danseuse prodigieuse, Mlle Lola Menzola, des décors magnifiques. Il v a surtout, toujours présent, Sacha Guitry, son esprit, sa grâce, son ironie qui s'épanouissent dans un dialogue, tantôt en prose, tantôt en vers, de la plus jolie qualité.

Le sosie de Lindbergh s'appelle M. Chantraine. Il lui ressemble d'une façon impressionnante et il n'a pas l'air d'un acteur. Citer les trente ou quarante acteurs en tête desquels nous avons remarqué MM. Louis Gauthier, Villé, Hamilton. Pierre Pradier, Miss Hayward, ce serait trop long. Et il faudrait complimenter aussi les danseuses du corps de ballet, les étoiles de la troupe enfantine, oui, toutes, ont contribué au succès.

Charles Méré, Excelsior, le 30 novembre 1928


Journal

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Excelsior, le 30 novembre 1928
Excelsior, le 30 novembre 1928