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Sa dernière volonté ou l’Optique du Théâtre

Comédie en deux actes
Crée au Théâtre de la Madeleine le 28 mars 1931 (76 représentations du 27 mars au 30 mai 1931)



Argument

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Un mari, homme de condition modeste, est en train de trépasser. Sa femme le veille et s’afflige. Un « ami à eux » leur fait visite. Cet ami est un auteur dramatique qui cherche dans la vie, dans la vie réelle, vécue, les sujets de ses pièces. Il cause avec la femme-.Et c’est d’un « vécu » où toutes les banalités du langage sont présentés. C’est infiniment amusant. Le mari a fait un suprême effort. Il veut causer une lois encore avec cet ami fidèle. C’est pour obtenir de lui qu’il lui fasse un grand serment : celui de ne pas épouser sa femme après qu’il aura rendu l’âme et l’ami n’en avait, fichtre ! pas envie. Il jure donc. Et le mari meurt ? Céla, c’est la vie, la vie vécue.


Distribution

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Actrice-Acteur Personnage
Pierre Fresnay un mari, Robert de Lorens
Pauline Carton sa femme
Sacha Guitry un ami, Maurice Gauthier-Launois
George Lemaire un médecin de quartier
Marthe Harel une bonne
Emile Drain un régisseur
Emile Roques le professeur Moret
Pierre Huchet un maître d’hôtel
Yvonne Printemps Genviève Gauthier-Launois


Critique

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Changement de ton complet avec Sa dernière volonté, qui est de la comédie plaisante. Un auteur dramatique, encore tâtonnant, assiste dans un modeste intérieur à la fin d'un ami, petit commis des téléphones, qui, par une jalousie déjà presque posthume, le supplie de ne pas devenir le second mari de sa femme, ce à quoi, au demeurant, ne rêvait nullement le témoin de cette scène in extremis.

Ce peut être émouvant, mais ce ne serait guère théâtre, au gré de l'auteur, qui transforme ce tableau en lui donnant d'abord comme cadre un salon luxueux. Le moribond fera tout le contraire de l'autre il voudra unir, après lui, son meilleur ami avec sa future veuve. Mais ce moribond n'est pas un vrai malade. Le grand médecin appelé auprès de lui déclare qu'il n'a rien de grave et le premier soin de l'héroïque mourant, revenant à la vie, est de renvoyer au plus tôt, et même sans aménité, l'ami dont il entendait faire son successeur. Cela, c'est du théâtre, mais avec une spirituelle moquerie.

M, Sacha Guitry est successivement, l'ami, du premier acte et le malade du second. M. Presnay. avec une singulière souplesse, passe de la lividité de l'agonisant à l'élégance d'un soupirant. Mme Yvonne Printemps est adroite en tout ce qu'elle fait. Il y a toujours de la vérité dans la finesse des compositions de Mme Pauline Carton.

Paul Ginisty, le Petit Parisien, le 31 mars 1931


Journal

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Le Petit Parisien, le 31 mars 1931
Le Petit Parisien, le 31 mars 1931