carré


Sacha Guitry, tout son univers, théâtre, cinéma, biographie, livres et citations

Accueil > Livres > L’Esprit

L’Esprit

Édition NRF Gallimard, Paris 1925



Présentation

Recueil de pensées diverses et d’anecdotes racontées avec humour par Sacha Guitry


Critique

Quel détestable méfait vient de commettre notre confrère Léon Treich ! Il publie, dans la collection d ana qu'il a fondé, un volume sur l’Esprit de Sacha Guitry — ce dont il mérite d'être loué, car ce recueil abonde en délicieuses anecdotes et il est farci de mots charmants. Mais, dans une notice biographique de M. Sacha Guitry, ne s'avise-t-il pas de rappeler, et de rappeler avec insistance, que celui-ci fut, dans sa jeunesse, le modèle des cancres ; il fut même, dans la catégorie des cancres, une espèce de phénomène, tel que, peut-être, on n'en vit jamais de semblable sur les bancs des écoles, pensions et lycées.Et Léon Treich met une complaisance si manifeste à narrer les épisodes, qu'il trouve évidemment fort plaisantes, dont le futur auteur dramatique fut le héros, au temps où il était censé faire ses études, qu'il paraît proposer tant d'indiscipline et tant d'insouciance à l'admiration de ses lecteurs !

A seize ans, dit-il, Sacha Guitry était en sixième ! A seize ans ! Et il y était depuis sa dixième année ! Il avait fait déjà, quinze pensions, collèges ou lycées : il avait été à Janson-de-Sailly; aux Dominicains d'Arcueil; chez M. Cordouelle, à Passy; chez M. Pirax, aux Batiqnolles; il avait été à Aix-les-Bains; il avait été à Chambéry; il avait été à Vins litât Chevalier; il avait été... Et, chaque fois, il avait été mis d la porte !...

Charmant, en vérité, et édifiant, comme vous voyez ! Et Léon Treich ne se contente pas d'énumérer brièvement les nombreux établissements dans lesquels fat admis M. Sacha Guitry, qui en fut, chaque fois, renvoyé ; il narre par le menu les aventures, escapades, bons tours, esclandres que combina M. Sacha. Guitry et qui, régulièrement, eurent son éviction pour conséquence ! Léon Treich prend un plaisir pervers à citer les explications et réponses de M. Sacha Guitry à ses professeurs et à ses parents; elles sont d'un excellent fantaisiste, mais d'un pitoyable élève, et si je reproche amicalement à Léon Treich de les reproduire avec cette complaisance, c'est parce qu'il va fournir, à tous les cancres qui liront ce recueil, l‘Esprit de Sacha Guitry, un argument qu'ils jugeront péremptoire, pour excuser et justifier leur fainéantise : ils ne sauraient manquer d'invoquer l'exemple de M. Sacha Guitry, et de le produire comme Objections à tous les reproches qui les seront adressés

Il leur suffira de rappeler que M. Sacha Guitry — qui, à seize ans, était encore en sixième et ne savait même pas tracer un triangle au tableau noir — faisait, Vannée suivante, jouer sa première pièce. qui avait du succès, et donnait, deux ans plus tari Nono, qui fit courir tout Paris aux Mathurins. Il suffira de proclamer que la représentation de chaque œuvre nouvelle de M. Sacha Guitry est un événement, et que est écrivain est mis au premier rang les auteurs dramatiques de son temps. El quelle réponse pourrait-on faire a tous les cancres qui trouveront désormais la glorification de leur indiscipline et de leur papesse dans les arguments que tour fournit généreusement Léon Treich avec l'exemple de M. Sacha Guitry

Paul Mafhiex, La Patrie, le 8 septembre 1925


Presse

La Patrie, le 8 spetembre 1925
La Patrie, le 8 spetembre 1925



Couverture