carré


Sacha Guitry, tout son univers, théâtre, cinéma, biographie, livres et citations

Accueil > Livres > La Maison de Loti

La Maison de Loti

Édition Les Amis d’Edouard, Paris 1931



Présentation

Quand Sacha Guitry visite la maison de Loti...


Critique

M. Sacha Guitry, dont on connaît les pièces écrites à la gloire des grandes figures françaises, a accompli pendant les vacances un pèlerinage à la Maison de Lotii. à Rochefort : il note ses impressions et ses émotions dans la Revue des Deux Mondes du 1er octobre. Demeure, en effet, singulièrement émouvante que cette Maison de Loti. C'est là que le grand écrivain a passé son enfance, que se sont éveillés sa vocation de marin et son désir des pays inconnus ; là que, plis tard, il a composé quelques-unes de ses plus belles œuvres. La fameuse salle à manger gothique, la « mosquée » où Loti a groupé tous les souvenirs rapportés de l’Orient musulman et qui renferme une reproduction de la tombe d’Aziyadé, au cimetière d’Eyoub de Constantinople, la pièce consacrée au Jupon, s offrent successivement aux regards de M. Sacha Guitry... « Nous poursuivons notre visite, et son vieux valet de chambre, cet ancien matelot qui l’a servi pendant plus de quarante années, et qui, tout à l’heure, semblait l'attendre à la porte de sa maison quand nous sommes arrivés, son vieux valet de chambre a un geste bien beau et un son de voix bien touchant quand il pose la main sur le bouton de la porte de la chambre de son malgré et qu’il nous demande : — Vous voulez voir aussi sa chambre ? Oui, nous voulons la voir, et nous le lui disons, à lui qui voudrait tellement ne pas nous la montrer.

Qui peut lui sembler digne d’entrer dans cette chambre où son maître a dormi ? De la chaux sur les murs, un lit de fer, voulu, peut-être, ou bien qu'il n’a pas regardé, — c’est possible. A la tête du lit, deuil masques d’escrime et des fleurets. Un revolver sur une planchette à portée de la main. Un lavabo dérisoire. Une Vierge incroyable, en chromolithographie. Au-dessus de sa tête, un crucifie modiste, — à ses pieds, une petite divinité d’Extrême-Orient... Au milieu de la chambre, une table de bois blanc qui parait minuscule. Une serviette la recouvre. Avec respect, son secrétaire la soulève. — C’est là qu’il travaillait, nous dit-il. Nous regardons, courbés en deux, sous la serviette : son encrier, sa plume... On ne peut pas le croire ! On a le came serré. — et nous sortons de cette chambre, silencieusement, comme des gens qui viennent d’être indiscrets... » Cette chambre modeste, dénudée, presque pauvre, c’est là que Loti a composé ces poèmes de souvenirs et du rêves que sont ses romans et ses récits de voyages. Quelle révélation ! Dans cet humble décor, il a fuit revivre toute la féerie des mère du Sud. toutes les splendeurs des tropiques, toute la beauté de la terre...

Le Droit, le 6 octobre 1931 (extrait de la Revue des deux mondes)


Presse

Le Droit, le 6 octobre 1931
Le Droit, le 6 octobre 1931



Couverture