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De 1429 à 1942, de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain

Édition Sant’ Andrea et Lafuma, Paris 1944



Présentation

500 ans de l’histoire de la France, ouvrage conçu, composé et commenté par Sacha Guitry. Paris. Edité par Sant’ Andrea et Lafuma, 1944, 394 pages numérotées. Format in folio. Reliure plein veau glacé aux chiffres du propriétaire en queue. Dos à quatre nerfs, pièce de titre et nom de l’auteur en lettres dorées. Richement illustré de reproductions en noir d’oeuvres originales de Bonnard, L. Boucher, Cami, Dignimont, V. Le Campion, Maillol, Utrillo... Gutry à composé ici un recueil de textes et d’images retraçant l’histoire littéraire, artistique et politique de la France, depuis le moment où l’idée "patriotique de la France " apparaît, jusqu’au moment où elle est mise de nouveau à l’épreuve. Les hommes politiques, écrivains, musiciens, scientifiques... sont évoqués par des textes (inédits) d’auteurs contemporains : Pierre Benoit, G. Duhamel, J. Tharaud, P. Valéry, La Varende, Collette, Cocteau, Giraudoux... et de citations anciennes, le tout plus ou moins commenté par Guitry. L’ouvrage compose une belle promenade littéraire dans le temps et sur les traces de nos "grands hommes" accompagnée par les hommages des écrivains du XXème siècle.

Marcel Picard, Alger Républicain, le 15 janvier 1944


Critique

Sacha Guitry vient de pondre un livre. Comme si la France n’a- vflit pas assez de malheurs ! Ce livre, c’est l’histoire de tous les grands personnages de Fnan- ce. Sacha n’a cependant pas osé s y mettre ,* pas ailleurs que sur la couverture. C’est déjà trop: pour une fois qu’il avait une crise de modestie, il aurait pu aller jusqu’au bout ! Le titre ? « De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain ». Tout simplement! Autrement dit |; de celle qui a délivré la France à celui qui l’a livrée. Mais peut-être Sacha a-t-il mis Pétain comme point de comparaison, comme repoussoir ? Jeanne voulait bouter l’ennemi hors de France, Pétain l’y a appelé. Henri IV menait son panache blanc sur le chemin de l’honneur, Pétain a hissé le drapeau blanc sur celui du déshonneur. D’Assas avait crié : « A moi d’Auvergne ! », Pétain aussi... mais c’est à Laval qu’il l’a dit. Louis XIV disait : « L’Etat c’est moi ! mais il était le Roi-Soleil ; Pétain dit aussi qu’il est l’Etat français... mais il n’est qu’un astre éteint. Napoléon était « le petit caporal », Pétain est « maréchal le petit ». Lyautey était un grand colonisateur, Pétain a livré l’Indochine. D’ailleurs, le même L,yautey, qui s’y connaissait en hommes, disait de Pétain : « C’est un ex~ cellent caporal de corps d’armée ! » Mais Pétain n’a même plus dfarmèe : U n’a plus que des miliciens et des S-S. On nous apprend que le bouquin de Guitry n’est tiré qu’à mille exemplaires. Moi, je serais Darnand, je ferais immédiatement fusiller M. Guitry pour défaitisme. Pensez... Oser dire qu’il n'y a que mille traîtres en France ! Marcel PICARD.


Presse

Alger républicain, le 15 janvier 1944
Alger républicain, le 15 janvier 1944


Citation

- Donc, de 1429 à 1942, cinq siècles de grandeur, de misère, et de joies; et devant nous, maintenant : l'inconnu. - Une révolution, pour ces gens-là, cela consiste toujours à usurper des places, ternir des réputations, à brûler des images. Sous prétexte de tordre le coup à la routine, on les voit qui s'attaquent à la tradition.


Couverture